vendredi 30 mai 2014

Jeudi 29 Mai - CYCLOSPORTIVE "L'AUDOISE"

Sans vélos digne de ce nom et après plusieurs hésitations, c'est ma chérie qui me motive pour aller faire cette jeune cyclosportive (4° édition) dans la belle région de Carcassonne, entre montagne noire et Minevois, en hommage à une monument du sport et du journalisme, Jean-Paul Ollivier, plus connu sous le sobriquet de Paulo la science, qui a commenté des dizaines de Tour de France sur France Télévision, malheureusement, absent cette année.
C'est donc Mercredi soir après une journée de boulot qu’après avoir récupéré Marielle chez elle à Lannemezan, nous partons en direction de Toulouse sous des trombes d'eau. A la sortie de Toulouse, sur l'autoroute, nous nous arrêtons sur la première aire pour prendre notre repas du soir avant de repartir. Vers Castelnaudary, la pluie cesse enfin et une barre rouge au loin prouve qu'il a fait beau sur la côte Méditerranéenne.
La nuit tombe quand nous traversons Carcassonne pour rejoindre Villeneuve-Minervois, lieu de départ et arrivée de "L'Audoise". Après avoir fait un tour de repérage autour du village nous trouvons un petit coin au bord du stade pour nos quartiers de nuit.

Le lendemain matin, c'est sous un ciel mitigé et un vent d'ouest soutenu, que nous nous réveillons pour aller chercher à la salle des fêtes toute proche, ma plaque et mon sac de course. Marielle en profite pour déjeuner sur place.
Pour cette 4° édition, 3 parcours chronométrés sont proposés aux participants plus une randonnée, "La Jean-Paul Ollivier" de 140 kms, "La route des truffes" de 106 kms et "La Clément et Victor Koretsky" de 65 kms.
Je suis bien sur inscrit sur la grande et c'est à 8h30, avec 134 concurrents que le départ fictif est donné. 500 m plus loin, à la sortie du village, les coureurs sont arrêtés pour le départ réel. Ça part vite, très vite avec le vent favorable. Nous traversons le village de Laure-Minervois à vive allure avant d'attaquer la 1° bosse où la sélection se fait rapidement. Devant, un groupe d'une quinzaine se forme suivi du peloton que j'essaie d'accrocher. Malheureusement, comme d'habitude, je cherche mon souffle dans la 1° difficulté et je n'arrive pas suivre. Je bascule au sommet avec 2 gars et c'est le nez dans le guidon qu' au bout de plusieurs kms,  nous arrivons  à réintégrer ce peloton en prenant la direction du Minervois par Peyrac, Siran et Cesseras. Là, nous attaquons la 1° grosse difficulté, la bosse de Fauzan longue de 8 bornes à 5% de moy. Les efforts conjugués au poids du vieux vélo font que je décroche assez vite pour me retrouver au sommet dans un groupe d'une dizaine de coureurs. La 1° heure est passée avec 34 kms au compteur et je me sens bien. Puis, c'est la tuile, comme depuis le début de la saison, j'ai envie de dire. En me reposant sur la selle, je remarque qu'elle est plus basse. Effectivement, la tige de selle est descendue, le boulon n'étant surement pas assez serré. Sans m'arrêter mais en laissant filer mes compagnons, je prends dans ma poche la sacoche des clés et manque de bol, je n'ai pas la bonne ! Et oui, le clés sont prévus pour le "Ferrus". Une voiture de la course, un médecin, me demande le problème. Personne n'a de clés Allen. Je plonge dans la descente seul, un peu ramassé sur mon vélo. Au ravitaillement à Trausse, je demande si quelqu'un a une caisse à outil, personne ! un peu limite l'organisation .... Comme le parcours repasse à Villeneuve M., je m'arrête pour appeler Marielle en lui demandant de me trouver des clés. Je continue tant bien que mal a suivre le mouvement et j'arrives à Villeneuve avec quand même 31 de moyenne. Je vois Marielle, super ! elle a pu trouver des clés par l'intermédiaire d'une compagne de coureur elle aussi. Je serre et .....crac, le boulon se casse net !! Là, un grand moment de vide !! Le temps de digérer et de reprendre mes esprits, c'est le vélo dans une main et la selle et tige de selle dans l'autre que je me met à la recherche d'un boulon de rechange. Je rentre même dans une supérette. Au niveau organisation, personne ne sais rien et n'a quoi que soit pour me dépanner. Au moment où je pense abandonner la mort dans l'âme pour  la 1° fois en 5 années de cyclosportives, je vois dans la rue un atelier ouvert, je rentre, j'appelle et j'ai la chance de tomber sur 2 employés de la commune réquisitionnés pour la circonstance. Ensemble, nous arrivons à réparer. Pffff, que d'émotions !! Après une petite demi-heure de perdue, je repars après un bisou d'encouragement de ma chérie encore plus peinée que moi de toutes ces "merdes" qui m'arrivent depuis le début de saison.
Je rattrape un groupe du "106 kms" et je les suis pendant une trentaine de bornes. Le circuit fait cette fois ci une boucle dans la montagne noire en passant par le superbe village de Lastour pour ensuite remonter la vallée de l'Orbiel et bifurquer pour attaquer le col de La Prade (Alt: 781m. 17 kms à environ 4% de moy). Le groupe explose et c'est éparpillé que nous montons dans la bruine et les nuages. Je surveille de temps en temps mon "boulon" et je constate que ça tient. Arrivés au sommet du col, laissant le Pic de Nore, point culminant de la Montagne Noire, a quelques kilomètres de nous quelque part dans les nuages, nous basculons dans la descente sur environ 2 kilomètres avant que les 2 circuits ne se séparent. Le "106" filant tout droit sur Cabrespine et le "140" remontant vers Bourdials, Raissac, Laviale, Escandelle et Quintaine en pleine forêt de Castans. Là, je me retrouve complètement seul. Au bout de quelques virages, j’aperçois un cycliste devant moi. Ça me rassure ! Je le rejoins et nous entamons la discussion jusqu'au pied du Col de La croix de Sous (Alt: 895m. 5 kms à 6% de moy.). C'est le gros morceau du parcours avec des rampes à plus de 15 % dans le final ! Effectivement c'est du costaud. A un moment donné, le dérailleur fait un bruit bizarre, ah non, ça suffit !!! Je lâche mon compagnon de route et je bascule dans la descente pour traverser le joli village de Lespinassiére qui, de par sa situation, a des airs de villages corse. Je continue à descendre à vive allure le long du ruisseau L'Argent Double avec le vent favorable jusqu'à Caunes-Minervois. Là, au lieu de filer directement sur Villeneuve, le parcours repasse à Trausse pour reprendre le même itinéraire que la 1° boucle. Je suis toujours seul et je me demande si je ne me suis pas trompé. C'est dans les rues de Trausse que je revois des flèches, rassuré. Puis c'est le retour, où sur prés de 20 bornes, le vent violent de face est terrible. Je réussi a rattraper un gars qui ne cherche même pas à me suivre. Enfin, je vois le panneau de Villeneuve mais ce n'est pas fini car l'arrivée se situe sur les hauteurs et c'est un petit "rapaillon" à 13% qui scelle les 142 kms que j'ai au compteur. Marielle est là pour me féliciter en compagnie de sa nouvelle "copine", celle des clés, avec qui elle a passé le restant de la course prenant même l'apéro ! Quant à moi, c'est avec un sentiment mitigé que je reprend mon souffle, celui de la satisfaction d'avoir terminé malgré le pépin et un vélo de 12 kg qui a 25 ans et celui de la frustration de ne pas avoir pu joué dans la même cour que les autres. Je finis quand même avec 28 de moyenne au compteur avec au total un temps de 5h 33'. Ce qui est pour moi plus qu'honorable.
Après une petite toilette, nous partons avec ma douce à la salle des fêtes où est servi le repas d’après course et c'est là qu'en récupérant mon diplôme, je suis surpris et content d'avoir le brevet d'or en terminant au scratch 84° sur 134 partants et 24° dans ma catégorie sur 40 partants.
Vers 15h, je décide d'emmener Marielle à Lastour que j'ai trouvé trés joli en y passant à vélo le matin. Au passage nous faisons un petit arrêt au Moulin de Villeneuve-Minervois.
Arrivés à Lastour, nous montons au camping pour profiter du belvédère aménagé face aux 4 châteaux de Lastours. Le soleil est bien chaud, j'ai fini ma course et je suis avec ma chérie dans un lieu superbe. Le Montagnol est heureux...
Vers 17h, nous décidons d'aller boire une bonne bière dans les ruelles de la cité de Carcassonne située à environ 20 kms au sud de Lastours. Petit moment très agréable en amoureux dans ce qui est un des lieux les plus touristiques de France.
Comme Marielle ne travaille qu'à 14h30 le lendemain, vers 20h, nous décidons de reprendre la route en prenant la direction de Limoux. Vers Rouffiac d'Aude, nous faisons une petite halte restauration pour ensuite finir notre journée entre Limoux et Lavelanet, au bord du lac de Montbel prés de Chalabre où nous passons la nuit.


La carte du grand parcours....
....et son profil.











On prépare le "vieux" compagnon de course
qui n'avait jamais vu une plaque de course !
Je lui devais bien çà....
C'est parti pour l'echauffement avec le sourire.










Dans les sas du départ.....
...avant le départ fictif.





La tête de course.....
...avec les "cadors" devant.....


...suivi du peloton.....
...avec le Montagnol bien calé au milieu....





.....et les derniers....pas préssés.
Dans la 1° difficulté....

.....avant le pépin "tige de selle".
La ligne d'arrivée sur les hauteurs de Villeneuve-Minervois.


Dans le final à 13%, on serre les dents !....







.....on voit la ligne.....
....et on se dit: "je t'ai eue !!"


La réparation de fortune !
Remise des récompense dans la salle des fêtes








Vue de Villeneuve-Minervois depuis la ligne d'arrivée coté Nord....

....et à l'opposé, depuis les hauteurs du Moulin coté Ouest.

Le Moulin de Villeneuve-Minervois.
 

Le village de Lastours au bord de l'Orbiel
Les 4 chateaux de Lastours, vestiges cathares.


Un des 4 chateaux
A l'entrée est de la cité de Carcassonne









Dans la cité.
Pause pour Marielle


 

 

 

 

Le lendemain après une bonne nuit de sommeil, nous prenons notre déjeuner au bord de cette immense retenue d'eau qu'est le la de Montbel au coeur de l’Ariège.
Le temps est clair coté Méditerranée et sombre coté montagne. Malgré l'envie de repartir à l'opposé, nous reprenons la route en direction de Lavelanet et de Foix. Marielle ne connaissant pas les grottes du Mas d'Azil, malgré les trombes d'eau qui tombent à nouveau, je décides de faire le crochet.
Encore un lieu magique où la route traverse les grottes. Nous faisons un petit arrêt touristique avant de rentrer définitivement à Lannemezan où le boulot attend Marielle.
Un petit séjour court mais intense. Un grand merci à ma chérie qui m'a poussé à faire la course, qui m'a accompagné dans ce périple et qui m'a boosté au moment du "pépin" où j'étais prêt à "lacher" dans ma tête.


Réveil au bord du lac de Montbel

Panoramique du lac vers le sud-ouest

Un des nombreux bras du lac
Sous la grotte du Mas d'Azil


 

dimanche 25 mai 2014

Samedi 24 MAI - VIREE VELO EN PIEMONT ENTRE GAVES DE PAU ET D'OSSAU

Après avoir passé une semaine où la poisse ne m'a pas lâché avec une chute d’échelle Lundi soir et la mort de mon fidèle compagnon à 4 pattes la veille, j'avais besoin de m'aérer la tête. Marielle dont la présence était plus qu'importante m'a plus ou moins forcé à sortir.
Autant dans un but de tester le vieux vélo que dans l'objectif de l' "Audoise" que je ne sais toujours pas si je vais faire, je décides, vers 8h de partir sans parcours défini, vers les montagnes. Le ciel est mitigé entre nuages et soleil. Les sommets que l'on devine à travers les nuages sont tout blancs de la neige tombée la veille à 2000m. A Pontacq, je décides de monter à Saint-Vincent afin de redescendre sur Montaut et Lestelle-Betharram pour monter le petit col de Bellocq (Alt: 465m. 3.8 kms à 4% de moyenne) qui se situe juste au dessus des grottes de Betharram. Dans les rampes à prés de 10%, je sens que mon vélo est en acier et comme je n'ai pas pu m’entraîner sérieusement depuis 10 jours, çà tire dans les jambes. Je redescends sur la vallée de l'Ouzoum (celle duSoulor), que je remonte jusqu'à Arthez d'Asson où j'attaques le petit col de Tisnès (Alt: 488m. 2.7 kms à 5.7 % de moy.) Passé le village, c'est un mur à prés de 15% qui me permet de constater que le développement du vieux vélo est juste, mais çà passe et je peux admirer vers le Nord, les coteaux du Béarn. J’enchaîne de suite avec le petit col de Hosse qui, dans ce sens, n'est qu' un "coup de cul" entre 2 mamelons. La descente, par contre est raide et je m'aperçois que les freins sont limites. Houps, pas de risques, surtout en ce moment ! Arrivé en bas, je longe le Béez pour remonter vers Capbis et le petit col de Des Bouts (Alt: 421m. 3.3kms à 2%). Il n'a de col que le nom car en fait c'est une petite vallée que l'on remonte après Capbis jusqu'à Pé de Hourat où la route s’élève sur quelques centaines de mètres avant de basculer sur Mouletine et la route de Nay/Louvie-Juzon. Après la bosse de Louvie, je plonge sur le village et là, je me décides (en vue de l'Audoise, on ne sait jamais...) de monter le Port de Castet que je n'ai jamais fait (Alt 868m. 5.5 kms à plus de 8% de moyenne). C'est une cul de sac qui mène sur un plateau où plusieurs chemins et sentiers démarrent vers les crêtes entre la vallée d'Ossau et celle du Soulor au nord de l'Aubisque. A Castet, je cherche mon chemin, aucun panneau. 2 cyclistes sortent d'une ruelle, je les interpelle et ils me disent que c'est par là.... ah, il faut connaitre. Sorti des maisons, la route avec un bel enrobé, s’élève à travers les prairies avant de pénétrer dans un bois. Ouf, mais c'est que c'est raide ! Les lacets s’enchaînent puis je sors de la forêt en apercevant en face Bilhéres et le plateau du Bénou dans le col de Marie-Blanque. Je fini de monter à travers les granges de Lasbordes au pied de la passerelle métallique qui marque la fin de la montée sévère à prés de 9% de moyenne. C'est ensuite une petite descente vers le plateau et le Port de Castet. Une route goudronnée continue en face. Je la prends sur environ 1 kms en longeant les granges d'Artigaus avant de faire demi-tour a environ 916m d'altitude. 3 sentiers démarrent dont celui qui monte au col de Jau à 1506m entre les Pics de Males Ores et du Moulle entre Laruns et Arbéost. Le temps gris m'empêche de m'attarder et c'est bien couvert que je redescends la même route en faisant attention avec les freins. Des gouttes commencent à tomber quand je retraverse Castet et Louvie pour me diriger vers Oloron. A Busy, après avoir retrouver le soleil, je tourne à droite pour rejoindre la route d'Oloron/Pau et monter à Belair pour rejoindre Gan. Afin d'emmagasiner du dénivelé, je rejoins Pau par la route des crêtes. A Pau, je regardes le kilométrage et je décides de rentrer à Gardéres par les coteaux de Serres-Morlaàs, Andoins et Limendous. Je rejoins la maison et ma chérie vers 15h avec 145 kms au compteur et 1800m de dénivelés. N'ayant pas le temps du jour sur le compteur de mon vieux vélo, je n'ai pas la moyenne exacte mais grosso modo, en enlevant 1/2h pour les arrêts c'est à moins de 23 de moyenne que j'ai roulé. Pour une "reprise", on fera avec, l' Audoise faisant 140kms et 2300m de déniv, c'est ma foi un bon entrainement après toutes les péripéties de ces derniers jours. Cela m'aura permis de me "vider" la tête avec tout le long du parcours l'image de mon fidèle compagnon disparu trop tôt et qui a partagé 12 ans de ma vie.

Depuis les hauteurs de Saint-Vincent, vue sur la vallée du gave de Pau et la vallée de l'Ouzom
qui remonte vers le col du Soulor.

Un peu plus bas entre Saint-Vincent et Montaut. On devine en fond les sommets au dessus du Soulor
blanchis par les neiges tombées la veille.

Dans la montée raide du Port de Castet. En face le col de Marie-Blanque.
Arrivée sur le plateau  des granges de Lasbordes....


...avant d'arriver au Port de Castet sur le plateau de Camardoun. De gauche à droite, le Laliscou (1030m),
le Col deus Coïgts,  le bois de Coussau et dans les nuages, le sommet de Coussau (1021m)

Un peu plus haut, le plateau des granges d'Artigaus
Fin de la route goudronnée à 916m, départ du
chemin du col de Jau au pied des crêtes de Coos
et du Pic de Moulle


En redescendant à Castet, coincé dans un troupeau
au moment des estives.
 je t'aime Toufou. Je ne t'oublierais jamais.
Repose en paix mon fidèle compagnon...