jeudi 21 juillet 2011

Dimanche 17 Juillet - MONDOVELO ISSOIRE / SAINT-FLOUR

Samedi 16 Juillet - Arrivée à Issoire.


Aprés être parti la veille de Neuchatel vers 14h, aprés avoir inauguré le fourgon (j'ai eu la surprise en rentrant à la maison) par un flash (57kms/h au lieu de 50kms/h !) et aprés un arrêt dodo entre Lapalisse et Vichy, c'est vers 10h que j'arrive ce Samedi matin à Issoire, ville départ de la 2° étape Mondovélo. Le soleil encore bien présent ne laisse rien entrevoir de la journée du lendemain. Je récupére mon dossard et je vais m'installer au camping municipal où la majorité des campeurs ont un vélo (étonnant !). En début d'aprés-midi, je rejoins Philippe Moulinou de la Nicolaïte au village départ. Il a RV avec Vélo Magazine pour des photos en vue d'un article futur.
Une photo ensemble puis on se quitte en se donnant RV sur la ligne d'arrivée à Saint-Flour le lendemain. En fin de journée, des nuages s'accumulent annonciateurs d'un changement de temps. Aprés les préparatifs d'usage, le souper et une petite promenade, je m'endors avec quelques appréhensions météorologiques...

1: La chaine des Puys au dessus de Clermont-Ferrands. A gauche le Puy de Dôme.

2 et 3: Installation au camping d'Issoire... sous le soleil, et oui !


4 à 6: Au village départ d'Issoire.
7: La Nicolaïte Cyclos bien representée avec philippe Moulinou.

--------------------------------------------------------------------------------
Dimanche 17 Juillet - LA COURSE

Vers 3h, je suis réveillé par la pluie qui crépite sur le fourgon, aie aie aie... A 5h30, je me léve et je m'habille comme en plein hiver, il annonce 2° en haut des cols et 12° en plaine. Je rejoins le sas 3, aprés un court échauffement. Un orage éclate, on s'abrite sous les porches. Cà met dans l'ambiance. Sur les 7500 inscrits, seulement 4200 se présentent au départ. Dégonflés ! A 7h, c'est le départ sous la pluie. Jusqu'à Massiac, la température est correcte mais la flotte commence à nous pénétrer. C'est aprés la 1° difficulté qui nous montent sur le plateau entre Massiac et Allanches que le calvaire et l'apocalypse nous tombent dessus, un vent violent de face accompagné de grésil et de grêle pour certain accentue le froid. L'équilibre est précaire, même les motos ont du mal à rouler droit. Des groupes de courreurs font déjà demi-tour. On commence tous à ne plus sentir le bout de nos doigts. En appuyant à fond sur les pédales, je roule à peine à 20 kms/h. Un cycliste chute emporté par une rafale de vent ! Au col de Baladour, un cycliste avec un GPS nous annonce 0° à son compteur ! La descente sur Allanche n'arrange rien. La salle des fête est ouverte en urgence pour receuillir des centaines de coureurs souffrant d'hypothermie, la gestion de la course est dépassée... Plus de 2000 abandons seront enregistrés entre Massiac et Allanches. Avant d'attaquer le col de Martirargues, je m'arrête pour pisser. L'escargot est rentrer dans la coquille, putain, entre mes doigts et le froid, je me la cherche !! J'arrive à sourire... Jusqu'au pied du Pas de Peyrol, c'est le même calvaire. Le vent est toutefois moins violent. Des spectateurs nous annonce la neige au Puy Mary juste au dessus du col ! Incroyable.
Au sommet du col, c'est le brouillard et la pluie. Depuis un moment je passe les vitesses avec le paumeau de la main. Impossible de me sortir les lunettes et de les essuyer. Je fais la descente dans le flou total. A Mandailles, au pied du col du Pertus, je m'arrête pour demander à des spectateurs de m'attraper les pipettes dans la poche car j'en suis incapable! A un moment j'aperçois une trouée de ciel bleu. Le moral remonte en fléche. La pluie a cessé quand j'attaque le col du Pertus. En montant, je ne sais pas si c'est la flotte, mais en me mettant en danseuse, je décale et je me retrouve parterre, et merde ! La chaine sous le choc se coince entre la roue et la roue libre. Impossible de me servir des mains, ce sont des spectateurs qui accourent pour me relever et me remettre la chaine ! Merci les gars ! Je repars avec un pet au genou, le froid accentuant la douleur. Au sommet, je passe en 414° position. Je suis surpris mais je ne savais pas qu'autant de gars avait abandonné.
Allez, plus que 100 bornes. Aprés la descente sur Saint-Jacques des Blats, c'est le col du front de Cére qu'on monte. On passe à la station de Super-Lioran avant de descendre à Laveissiére pour remonter la côte de la Chevade. C'est ensuite la descente sur Murat où on attaque le col de Prat de Bouc. Là, le mauvais temps et le froid reviennent. Les cinquantes derniers kilométres se font sous un temps plus clément, voire parfois sous le soleil, enfin !
Cà monte, çà descend jusqu'à l'avant derniére difficulté, la côte du chateau d'Alleuze, bon rapaillon de 3 kms. Enfin, c'est le final sur Saint-Flour où nous attend une bosse d'1.5 kms à 7%. Là j'envoie tout et je finis en 397° position (en temps réel 460° sur 1982 arrivants) aprés 213 kms au compteur en 8h 57'. Il est 16h.
A l'arrivée, Eliette, la compagne de Philippe me rejoint pour m'apporter le sac que je lui avais laissé la veille. Je me couvre et je vais manger l'aligot et la saucisse chaude bien apprécié. De nombreux coureurs sont emmitouflés dans des couvertures de survie, c'est vraiment une ambiance bizarre, comme si en 24h, on était passé du mois de juillet au mois de Janvier ! Avec Eliette on attend Philippe qui arrivera à 18h lui aussi frigorifié. Un peu plus tard, aprés être descendus à l'hotel qu'ils ont réservés, Eliette me raméne en voiture à Issoire.
Dans la fraicheur du camping, je me prends une douche bien chaude puis je mange un peu avant de m'enfermer dans le fourgon avec la sensation d'avoir été dans la peau de ces aventuriers de la route d'un autre âge. Ah, je crois que l'on en parleras longtemps de cette étape, trés longtemps...
Et oui, il y a des jours où il faut être tarer d'aimer à ce point le vélo ! Et oui, je suis fier d'avoir été là, d'avoir affronté l'apocalypse, d'avoir surmonté le froid et d'avoir terminé...



1: Feuille de route. 2 : A Issoire, dans les sas de départ, déjà sous la pluie.


3: Photo prise dans les gorges de l'Alagnon encore à l'abri de la tempête.
4: Traversée d'Allanche, sans commentaires...

5 à 8: Dans la montée du Pas de Peyrol.
9 et 10: Dans la descente du ol du Pertus.
11: Aprés Neuvéglise, sur un terre-plein. On notera au dessus du panneau "Tous fous du tour" un autre de Guignol. On était nombreux à l'être ce jour là !
12 et 13: Avant d'arriver au chateau d'Alleuze. 14: Dans la montée du chateau d'Alleuze.
15: Saint-Flour au soleil. Ah, çà doit être sympa ! On reviendras...

Ci-dessous, extraits de l'article paru dans Vélo Magazine.


Jeudi 14 Juillet - VIREE SUISSE AUTOUR DE NEUCHATEL

Malgré un avant-goût de vacances chez mon fils, malgré la présence de ma fille Aurélie arrivée la veille, je me devais de rester sérieux et de sortir au moins une fois avant l'étape Issoire/St Flour de Dimanche. Aussi, vers 8h, dans une fraicheur printaniére (10°), je rejoins le fourgon aménagé garé quelques rues au dessus pour m'habiller vélo et récupérer mon "cheval". Vers 8h30, je demarres la virée direction Saint-Imier par le Col des Pontins (1132m. 8.5kms à 4.5% de moy.). Comme échauffement, pas mieux. Le vent assez soutenu augmente la sensation de fraicheur. A Saint-Imier, je prends à gauche vers Renan où j'attaque le Col de Cibourg (1085m. 4kms à 6% de moy.) pour aprés une courte descente enchainer avec le Col de Bellevue (1073m. 2kms à 4%) qui offre un joli point de vue sur la ville de La-Chaux-de-Fonds. Je décide de faire un petit crochet par le Col de la Vue des Alpes (1283m. 7kms à 5% de moy.) La vue est bouchée, dommage, elle offre un magnifique panorama sur les massifs Alpins au delà du lac de Neuchatel. Je reviendrais ! Je rebrousse chemin pour récupérer la petite route qui m'améne à Les Ponts-de-Martel où j'attaque le dernier petit col de la journée pour revenir à Neuchatel, le Col de La Tourne (1172m. 3kms à 5% de moy.) par une descente qui... toune beaucoup évidemment! Au détour d'un virage le lac de Neuchatel s'offre à moi, magnifique. Je rejoins Neuchatel et le fourgon vers 13h30 sans trop de probléme pour repérer le chemin aprés quelques petit raidillons. Au compteur, 91kms à 23 de moy. 5 petits cols supplémentaires et une petite virée touristique sur les contreforts du Jura Suisse.


1: Feuille de route
2: Panoramique depuis la rue où est garé mon fourgon sur le lac de neuchatel et au fond les massifs Alpins.
3: La vallée de Fontaines avec en fond la station des Hauts de Geneveys.

4: La petite ville de Saint-Imier. 5: 2° difficulté de la virée.

6: Depuis le col de Bellevue, la ville de La-Chaux-de-Fonds. 7: 4° difficulté et point culminant de la sortie.

8 et 9: Depuis le Col de la Vue des Alpes.

10: La petite vallée entre La Chaux de Fonds et Les-Ponts-de-Martel. 11: Les-Ponts-de-Martel

12: Derniére difficulté. 13: Dans la descente du col, le lac de Neuchatel

14: Panoramique sur le lac.

Lundi 11 Juillet - MONDOVELO MODANE/ALPES D'HUEZ

SAMEDI 09 - TRAJET GARDERES/LES ABRETS (entre Lyon et Chambéry).

C'est parti, l'objectif principal de la saison se concrétise. Le fourgon chargé pour 10 jours, je quittes la maison ce Samedi matin, direction les Alpes, via Auch, Toulouse et Albi. Arrêt repas au Viaduc du Viaur, le midi. Puis, c'est Rodez, Mende, Le Puy en Velay, Saint-Etienne, Lyon pour m'arrêter le soir aprés aux Abrets entre Bourgoin et Chambery.


1: Le Viaduc de Viaur entre Albi et Rodez.
2: Le Mont Gerbier des Joncs, source de la Loire et souvenirs de notre périple 2009 (Salut Laurent, une pensée pour toi p'tit frére...)

3: La ville du Puy en velay.
4: Coucher de soleil sur champs de"soleils"
---------------------------------------------------------------------------------------------------
DIMANCHE 10 - ARRIVEE A MODANE.

Aprés une bonne nuit et un solide petit-déjeuner, je continue mon petit périple, via Chambéry, Montmélian pour me retrouver dans la vallée de la maurienne que je remonte jusqu'à Modane que j'atteins vers 10h30. Là, je gare le fourgon sur un des nombreux parkings prévus et je prends une navette qui m'améne au centre du village où je prends un bus qui nous monte à la station de Modane-Val Fréjus, lieu du village départ. Aprés avoir récupéré mon dossard (le 987), je fais un petit tour au milieu des stands et vers 12h30, je redescends en bus au fourgon pour prendre mon repas de midi.
Ensuite, je redescends dans la vallée pour rejoindre le village d'Orelle où j'ai réservé 2 nuits au camping. Je m'installe tranquillement, le camping est presque vide, seulement une dizaine de cyclistes. Dans la soirée, l'orage gronde mais la météo du lendemain s'annonce belle. Vivement la course...


1: Les rayons du soleil traverse une fenêtre céleste avant Chambéry...
2: Le massif de la Croix des têtes au dessus de St Michel de Maurienne

3: La vallée de la Maurienne en aval de Modane.
4: La vallée depuis la station de Valfréjus. En fond, le massif de la Vanoise.

5 et 6: Le village départ à Valfréjus.

7: Installation au camping d'Orelle en aval de Modane.
8: L'orage gronde sur le Télégraphe mais le soleil résiste, instant magique...

----------------------------------------------------------------------------------------------
LUNDI 11 - LE GRAND JOUR

C'est vers 5h15 que le portable me réveille. Derniers préparatifs et c'est le départ à vélo du camping pour effectuer les 12 kms de montée vers Modane qui représentent un bon échauffement. A 6h15, je m'installe dans le sas 2, 11 sas étant prévus. Le soleil pointe au dessus des crêtes dans un ciel parsemé de petits nuages inoffenssifs. A 7h, c'est le départ du 1°sas, puis toutes les 5', une vague de coureurs s'élance. Je m'élance avec la 2° vague, çà y est les fauves sont lachés. A Saint Michel de Maurienne, j'ai 51 de moyenne avant d'attaquer les 30 kms de montée par les cols du Télégraphe et du Galibier. Je sens les bonnes jambes. Le Col du Télégraphe se monte bien puis aprés la courte descente sur Valloire, c'est la montée mythique du Galibier. Rien à voir avec le Tourmalet ou le Ventoux. Sur les 17kms, seul les 8 derniers sont costauds sans jamais dépasser les 9%. Contrairement au pros qui prendront le tunnel, nous montons jusqu'au sommet que j'atteins en 80' depuis Valloire (soit 13.8 de moy). La descente sur le Col du lautaret est technique, je me régales... A La Grave de Meije, je ne peux m'empêcher de relever la tête pour admirer à gauche le massif de la Meije et ses nombreux glaciers, majestueux... Un peu bas, c'est un regroupement d'une cinquantaine de courreurs qui s'opére. Nous roulons à vive allure malgré les tunnels trés dangereux à cause du manque d'éclairage. Aprés la course, on apprendras qu'un coureur a été évacué par hélico pour aprés avoir chuté dans un de ces tunnels. A Bourg d'Oisans, au pied de l'Alpe-d'Huez, j'ai plus de 28 de moy. Dans la montée qui fait 14kms à plus de 8% de moy., j'ai un coup de fatigue au milieu, je gére avant de finir un peu mieux (1h16'). Je passe la ligne en 565° position (726° en temps réel) avec 112 kms en 4h57'. C'est seulement le soir que j'ai appris ma place par Philippe Moulinou.
Aprés un repas pris sur place, je décompresse avant de redescendre au village d'Huez où je prends la petite route de Villard-Reculas qui m'améne à Allemond où j'ai RV avec mon fils venu de Suisse pour la circonstance. Vers 15h, je me change et je charge le vélo dans sa voiture pour, ensemble, rejoindrent le camping par le Col du Glandon. On double plusieurs cyclistes qui font le retour à vélo, ce que j'avais prévu de faire si mon fils n'avait pu se libérer. Bien content quand même d'être en voiture !
Aprés avoir pris connaissance de mon classement, c'est la joie et la satisfaction de l'objectif atteint car je voulais rentrer dans les 1000. Au lieu d'une, c'est 2 biéres que nous buvons pour fêter çà. La soirée s'achéve dans la bonne humeur et c'est avec Fabrice que je passe la 2° nuit à Orelle avec des  images alpestres plein les yeux...


Feuille de route
Ci dessous, extrait de l'article parue dans vélo magazine.




Ci-dessous, mes photos prises par Maindru photos, photographe officiel de Mondovélo.

1,2 et 3: Dans la montée du Galibier.
4 et 5: Dans la descente entre les cols du Galibier et du Lautaret.
6 à 10: Dans la montée de l'Alpe d'Huez.
11: Les derniers lacets de l'Alpe d'Huez vu depuis la route de Villard-Reculas.

-----------------------------------------------------------------------------------------
MARDI 12 - TRAJET MODANE/NEUCHATEL

Aprés un réveil sans sonnerie, c'est sous un soleil radieux que nous quittons le camping, en direction de Neuchatel où habites Fabrice, lui par l'autoroute, moi par Albertville, Annecy, Genéve et Lauzanne, pour quelques jours de repos avant la 2° étape Issoire / Saint-Flour.

Le lac d'Annecy.

Le chateau de Duingt sur le lac.
 La ville de Genéve, on apercoit à droite le jet d'eau sur le lac Léman.