jeudi 17 avril 2014

Samedi 12 Avril - CHALLENGE PARIS-ROUBAIX

Mercredi 09 Avril : Lannemezan - Lavit

Ça y est, c'est parti pour un périple de plus de 3000 kms entre France, Belgique, Allemagne et Suisse.
Ce mercredi matin, je décolle avec le fourgon de Lannemezan sans ma chère et tendre qui n'a pu se libérer pour une semaine de congés en prenant la direction de Lavit chez mes parents.
En déchargeant les bagages, crac, je sens une douleur violente dans le bas du dos, synonyme de lumbago ! ça commence bien ! Un dernier entrainement vélo était prévu, je pars quand même pour une centaine de bornes dans les coteaux de la Lomagne profitant du soleil qui s'installe sur le pays pour plusieurs jours. Au retour, le dos me tire. Je fais confiance aux anti-inflammatoires pour être en forme Samedi sur les pavés.

Jeudi 10 Avril : Lavit - Monttluçon

C'est donc avec mes parents et leur véhicule que nous partons ce Jeudi matin vers 8h direction le Nord et Roubaix. Nous avons prévu de passer cette 2° nuit pour moi, dans la famille à Montluçon. Le temps ensoleillé nous permet de faire plusieurs arrêts  très agréables dont celui du repas de midi sur le plateau des milles-vaches dans le massif central. Arrivés vers 16h, nous profitons de faire une balade touristique dans le vieux Montluçon pour finir la journée et la nuit en famille.

Panoramique depuis le plateau des Milles-vaches sur le Parc régional des Volcans d'Auvergne et son point culminant
le Puy de Sancy encore bien enneigé.
La triplette a nouveau réuni pour ce nouveau périple.
Le chateau de Montluçon.

Vendredi 11 Avril : Montluçon - Roubaix - Caudry

Ayant réservé un hôtel à Caudry tout proche du départ prévu à Busigny, à environ 150 kms au sud de Roubaix, c'est vers 6h30 que nous quittons la cousine pour filer vers Paris que nous traversons vers 11h au milieu de quelques bouchons. Après un arrêt repas, vers 15h nous rentrons dans la banlieue roubaisienne pour aller récupérer mon dossier et ma plaque au vélodrome. Nous profitons pour visiter ce lieu mythique qui, depuis 1896, a vu les plus grands champions de leur époque s'imposaient ici. Les douches en sont le plus bel exemple, des plaques au nom de tous les vainqueurs sont fixés dans chaque box. Nous croisons Simon et Stéphane, 2 bagnérais venus aussi pour l'occasion. Vers 17h, nous reprenons la route vers le sud et Caudry. Après l'installation à l’hôtel, avec ma mère, nous partons en repérage à Busigny situé à une dizaine de kilomètres. Au passage, je fais la connaissance avec ces fameux pavés sur un secteur. Ouf !! impressionnant même en voiture !! Et dire que demain, c'est 51 kms de pavés qui nous attendent ! Allez, un repas de féculents et au dodo...

Arrivés sur ce lieu mythique qu'est le vélodrome de Roubaix

Emotions et exitations...
Visite des douches...




 

Un secteur pavés...


Ouille ouille ouille !!!!
 

Samedi 12 Avril : Le grand rendez-vous...

Bon, ben, on y est, c'est le grand jour de ce projet qui a mûri dans ma tête depuis plusieurs années et qui se concrétise aujourd'hui.
3 circuits étaient proposés aux 3586 cyclos venus de 46 pays différents. Deux de 70 et 130 kms avec un départ à Roubaix et le plus grand qui emprunte les 2 tiers du parcours des pros de 176 kms et qui démarre de Busigny.
Le gérant de l’hôtel, rempli de cyclistes, qui est lui aussi un cycliste ayant fait 8 fois le challenge Paris-Roubaix, a exceptionnellement avancé l'heure du petit-déjeuner pour nous permettre de partir dans les meilleures conditions à Busigny pour un départ fixé entre 7 et 8h par vague. Après les préparatifs d'usage c'est vers 7h30 que je rejoins Simon et Stéphane pour partir dans le 3° groupe de départ. Pas de bol, un brouillard épais et humide est présent en ce début de journée qui nous empêche de profiter de la campagne nordique. Pendant que mes parents restent pour flâner avant de partir pour Roubaix, nous partons sur un rythme correct, rien à voir avec une cyclosportive où ça part à bloc. Le 1° des 28 secteurs pavés arrivent au bout de 13 kms. Ça y est, c'est enfin la découverte. Au putain !!! Quel choc !!!! çà tape, çà secoue, çà vibre, l'équilibre est précaire....le groupe file, je le laisse partir en tentant de dompter ces put... de pavés. Au bout de quelques centaines de mètres, je vois mon bidon bouger dans tous les sens. J'ai compris, je m'arrête pour resserrer le porte-bidon qui se faisait la malle. Ça commence !! Je repars. Des gars me doublent comme des avions, je suis impressionné....je roule à environ 25 kms/h et j'ai du mal à voir tellement ça tremble...çà y est le 1° secteur est vaincu....plus que 27 !!!
Dans le 2°, je mets mes lunettes dans ma poche, tellement elles sont embuées à cause du brouillard. J'essaie de rester au milieu comme on me l'a conseillé. Mais ce n'est pas évident. A la sortie du 2° secteur, je veux récupérer mes lunettes, elles ne sont plus dans la poche !! Bon, 150 bornes à faire sans lunettes... j'attaques le 3° secteur pavés qui dans son final est en pente, je monte à 35 kms/h mais avec la trouille...non, vraiment pas à l'aise sur le vélo, et c'est là qu'avec les vibrations je tombe le bidon avec les bombes anti-crevaisons et toutes les clés !! Demi-tour !!! Et bien, s'il m'arrive une" couille" à chaque secteur pavés, ça risque d'être comique l'histoire ! Mais la suite est plus tranquille et après plusieurs kilomètres et secteurs pavés, nous arrivons à Aremberg, un des lieux mythiques de cette course pour sa fameuse trouée d 'Aremberg, une ligne droite étroite de prés de 3 kilomètres dans la forêt, où il est impossible de rouler sur le bas coté et où les pavés ne sont pas jointés, à part avec de la terre, de la mousse ou de l'herbe....c'est quand même magique et me retrouver là à cet instant avec mon vieux compagnon de route qui grince, qui couine...non vraiment je n' échangerais pas ma place pour rien au monde... A la sortie, une fois que la vision est redevenue normale, je me dirige avec un groupe vers le 2° ravitaillement où je m’arrête. Un petit coup de fil à ma chérie, puis à mes parents et je repars. Il reste environ 70 kms et une dizaine de secteurs pavés. Sur l'un d'eux, la chaîne qui saute énormément se coince dans le dérailleur avant et plusieurs maillons se tordent ! Plusieurs camping-cars étant déjà présent sur le parcours pour le passage des pros le lendemain, je m'adresse à un touriste belge ou hollandais et avec 2 pinces multiples, je redresse tout çà. Je repars, mais en privilégiant les bas-cotés et l'herbe afin d'éviter au maximum les secousses qui pourraient finir par casser la chaîne, ce qui serait dommage. Un peu plus loin, à la sortie d'un énième secteur pavés, c'est la roue arrière qui se retrouve quasi bloquée. Je descend, et croyant à un problème de frein, je découvre que d'un coté, la vis qui maintient le cadre et la fourche arrière s'est fait la malle !!! aie, aie, aie, ça c'est plus emmerdant. Le temps de retrouver mes esprit, j'entend derrière moi un bruit de ferraillage au sol, le temps de me retourner pour voir glisser un gars avec son vélo accroché aux pieds. Je lui demande si tout va bien, apparemment oui, il se relève avec son vélo et la fourche avant qui pend, cassée net ! Pour lui c'est définitivement terminé. Et pour moi, on va voir. Je me dirige, le vélo à la main vers un lotissement où je vois un gars devant une porte. Il vient voir le fils du propriétaire qui, après mes explications, va chercher la caisse à outil de son père absent pour la circonstance. Après plusieurs essais, on trouve un boulon qui fait l'affaire et après avoir redressé à nouveau les maillons de la chaîne, je repars sans avoir oublié de remercier chaleureusement mes bienfaiteurs. Qui a dit que les "Ch'tis" sont froids ! ils sont super sympas, oui !
Bon, il reste 40 kilomètres et ce n'est plus le moment de faire n'importe quoi si je veut arriver à Roubaix. Je passe les secteurs pavés qui restent à petite vitesse et sur l'herbe ou le bas-coté. Sur le goudron, aucun gars ne me suit, je roule à plus de 35 pour rattraper le temps perdu sur les pavés. A 10 kms de Roubaix, c'est le mythique secteur pavés du carrefour de l'Arbre. Je m'arrête pour immortaliser l'instant. Puis c'est la banlieue Roubaisienne qui se précise. Là, le sourire commence à se dessiner sur le visage et, malgré la circulation dense dans la dernière avenue avant l'arrivée, c'est avec des frissons de bonheur que je pénètre dans ce vélodrome mythique pour mon petit tour de piste. Mes parents que j'avais informé de mes problèmes, m'encourage au passage....allez, c'est plus fort que moi, je lève les bras sur l'arrivée ! Ah, celle là, je me la suis gagné ! les pépins mécaniques donnent une saveur encore plus particulière et forte à ce magnifique challenge. Au compteur, j'ai quand même 26 de moyenne et je suis plus que satisfait d'être là, sur mon vélo. Je rejoins mes parents et je leur tombe dans les bras. C'est aussi grâce à eux que j'ai pu le faire. Mon père va voir le speaker du stade pour lui raconter mes péripéties et il s'empresse de venir avec son micro pour que je les narre à tout le stade.... Avec mes parents, on se commande une bonne bière et un petit encas au stade et avec ma médaille autour du coup, nous quittons cet emblème du sport pour rejoindre la voiture où je me change vite fait avant de partir rejoindre un hôtel proche de Roubaix que j'ai réservé pour 2 nuits. Après une bonne douche, j'invite mes parents au resto pour terminer en beauté cette journée pleine de rebondissements.... sans jeu de mots, bien sur !

On se prépare...
...pour le départ à Busigny


C'est parti...pour un challenge qui va s'avérer mouvementé !
 



Le départ de la Trouée d'Aremberg...
 








Le Montagnol pas trés à l'aise...
....sur les pavés du Nord.
 

On sort de la Trouée, quel moment !!
 

On devine le boulon de fortune à la roue arriére.
 

Le mythique secteur du carrefour de l'arbre....
...que je termine.




Moment d'extase .....
....sur le vélodrome à l'arrivée.


Mamam sur la ligne d'arrivée.
Un petit tour pour l'éternité !


Je narre mes péripéties en public.
Sur le toit du .....Nord !


A sacrés pavés ! Ils m'en ont fait voir mais quels souvenirs....

Dimanche 13 Avril : Au tour des Pros

Ce Dimanche, nous profitons d'être sur place pour aller voir l'arrivée de la course des pros au Vélodrome. Vers 10 h, après avoir acheté de quelques sandwichs, nous prenons le chemin de Roubaix et de son vélodrome. Au passage, nous croisons Thierry Adam le commentateur cycliste de France Télévisions qui m'avoue à juste titre que c'est plus facile de commenter que de pédaler ! Puis nous prenons une place dans le virage juste après l'arrivée. Au dessus de nous, ce sont caméras d' Eurosport. Nous profitons de la présence de Greg Lemon pour échanger quelques mots avec lui. Le vélodrome commence gentiment à se remplir. Les tribunes sont ouvertes au public à partir de 13h. Vers 14h, c'est l'arrivée de la course des juniors qui voit la victoire d'un danois. Quelques manifestations agrémentent notre attente. Sur un écran géant, nous suivons aussi la course en direct. Vers 16h 30, la tension commence à monter au fur et à mesure que les premiers se rapprochent de Roubaix. Nous assistons en direct sur l'écran, au démarrage du futur vainqueur, Niki Tempstra qui quelques minutes après fait son entrée sous les hourras de la foule dans l'enceinte du vélodrome. Quelques secondes après, c'est le groupe des poursuivants avec notamment Cancellara, Boonen, Sagan, Degenkolb, Wiggins...qui passent à quelques centimètres de nous. C'est quand même mieux qu'à la télé. Puis c'est le défilé de plusieurs pelotons avant le podium officiel au centre du vélodrome. Des retardataires continuent à arriver. 
Le stade se vide peu à peu. Nous le quittons par la rue sur le coté, où la plupart des bus et poids-lourd des équipes se sont garés. Nous y croisons, Marc Madiot, directeur sportif de la FDJ, un peu plus loin, je m’écartes pour laisser passer Cancellara et encore plus loin, c'est Tom Boonen au micro d'un journaliste...
Mon père est aux anges, je lui devais bien çà...
Puis c'est le retour à l’hôtel où nous terminons la soirée.

Mes parents devant le dernier secteurs pavés avant le vélodrome
Chaque vainqueurs.....


...ont leur nom gravés sur un pavé.....
....depuis le premier vainqueur en 1896.


Thierry Adam entre mes parents
Le vélodrome couvert "Jean Stablinski"  juste a coté.


Arrivée sur le vélodrome.....
...où l'on s'installe.


Arrivée de la course des juniors....
...avec la victoire d'un danois.


Mon pére et Greg Lemon.
Hommage aux anciens coureurs

Le vélodrome se remplit.


Entrée dans le vélodrome du futur vainqueur....
...le hollandais Niki Tempstra.


Le groupe des vaincus avec Cancellara...
...Degenkolb, Sagan, Boonen, Wiggins...


Fabian Cancellara dans la roue de De Backer.
Victoire de Tempstra


Sprint pour la 2° place (Degenkolb caché, Cancellara et Vanmarke)
Sprint du peloton remporté par le 1° francais Arnaud Demarre

Des retardataires
Sur le podium, B.Hinault acceuille le 3° F, Cancellara

1° Tempstra, 2° Degenkolb, 3° Cancellara,
le podium 2014 de Paris-Roubaix
A droite, Marc Madiot, directeur sportif de la FDJ

Tom Boonen, au micro.

Lundi 14 Avril : Roubaix - Neuchatel

Si un jour, j'avais dit à mes parents : "Un jour, vous vous réveillerez en France, vous prendrez votre petit-déjeuner en Belgique, vous déjeunerez le midi en Allemagne, vous souperez et vous vous endormirez en Suisse le soir" ils ne m'auraient jamais cru... et pourtant, c'est ce que nous avons fait ce Lundi pour faire un petit coucou à ma fille résidant à Neuchâtel en Suisse. C'était l'occasion, peut-être unique, d'y amener ses grands-parents. Nous avons profitez depuis Roubaix de la gratuité des autoroutes belges, Luxembourgeoises et allemandes pour longer la frontière française jusqu'à Neuchâtel. Après 850 kms, nous avons profité de l'hospitalité de ma fille. On dit que les voyages forment la jeunesse, ils fatiguent aussi les vieux !! 

Petit-déjeuner en Belgique
Un village des Vosges allemandes


Repas du midi en Allemagne


Panoramique sur le lac de Neuchâtel et les Alpes suisses en fond, depuis le quartier où habite ma fille.

Mardi 15 Avril : Journée à Neuchâtel et ses environs

Sous un beau soleil suisse, nous profitons de la 1° venue des mes parents à Neuchâtel pour leur faire découvrir, ma fille et moi, la ville, le lac et le château. Après un pique-nique au bord du lac, nous prenons la voiture pour monter au point culminant du Jura suisse à une quinzaine de kilomètres de Neuchâtel, "Le Chasseral" situé à 1607m au dessus du lac de Bienne. Magnifique, un  360° offre un panorama au sud-est sur les lacs de Bienne et Neuchâtel avec en fond, les Alpes suisses puis au Nord-Ouest, sur les monts des Franches-Montagnes parallèles à la frontières franco-Suisse. Un petit détour au retour dans les magasins pour ramener un peu de chocolat suisse et il faut déjà penser au retour à la maison le lendemain.


Les cygnes du lac de Neuchâtel


Le printemps s'est aussi installé en Suisse
 




Dans les ruelles de la vielle ville
La cour du chateau


Panoramique depuis le Chasseral à 1607m coté sud-est. En bas, les lacs de Bienne et Neuchatel, au loin les Alpes suisse

Les crêtes du Chasseral et son antenne
Coté, nord-ouest, la ville de Saint-Imier dans le creux


Panoramique coté nord-ouest sur le jura suisse et plus loin la France.

Le lac de Bienne en bas. Au loin, des sommets de plus de 4000m
dans les Alpes suisse.
Depuis les hauteurs de Neuchâtel, en bas son lac et au loin,
le massif du Mont-blanc.
Panoramique sur le lac de Neuchatel et les Alpes.

Mercredi 16 Avril : Neuchâtel / Lavit puis Lavit / Gardéres

C'est vers 5 h, qu’après avoir tiré du lit ma fille et mes parents, nous partons de Neuchâtel pour finir la boucle de ce périple. Dans les Gorges de Nantua, une fois passés la frontière, le thermomètre affiche une température négative de - 1°. On va attendre pour déjeuner ! C'est à quelques kilomètres de Lyon que nous faisons l'arrêt café. Après quelques bouchons dans la traversée lyonnaise, nous filons plein ouest via Roanne, Thiers, Clermont-Ferrands, Tulle. Entre Brive et Cahors, nous faisons notre halte casse-croûte et c'est vers 16h que nous atteignons Lavit. Après 1 heure de pause, je quittes mes parents en reprenant mon fourgon pour finir chez moi où m'attend impatiemment ma douce et tendre. Vers 19h, je boucle enfin ce magnifique périple de 3300 kms chargés de souvenirs inoubliables.
Allez, demain pour se reposer, on descend au boulot à vélo !!!  Ben quoi !!

2 commentaires:

  1. Superbe compte rendu, avec de nombreuses photos.
    C'est le deuxième blog que je lis sur ce Paris-Roubaix cyclo, avec des styles différents.
    Ici on parle beaucoup de pépins mécaniques, sur l'autre il fut plus question de souffrances physiques à rouler sur les pavés.
    Bravo en tout cas et une pensée pour ce pauvre vélo :)

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    1. Merci James...le vélo est tjrs en réparation ! mais que de souvenirs...

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