LE MONTAGNOL: Dimanche 20 juillet - ETAPE DU TOUR MONDOVELO PAU / HAUTACAM

lundi 21 juillet 2014

Dimanche 20 juillet - ETAPE DU TOUR MONDOVELO PAU / HAUTACAM

Ce WE, c'est enfin celui de l'étape du tour amateurs PAU - HAUTACAM. Comme en 2008, le départ étant à Pau à quelques kilomètres de la maison, c'est accompagnée de Marielle que nous partons ce Samedi matin au village départ situé à coté de la gare afin de récupérer mon dossard et mon sac de course.
Marielle qui m'a déjà suivie sur plusieurs cyclosportives, découvrent un autre monde assez impressionnée par le nombre de stands et l'étendue du village. Pour ma dernière étape, j'ai le dossard 177 sur 13000 distribués. Celui là, je vais le garder précieusement !
Après 2 heures passés à flâner dans les stands, nous reprenons la route de la maison où mes parents sont venus nous rejoindre, me ramenant pour l'occasion le vélo réparé (c'était bien un roulement du pédalier qui avait lâché...)
Maintenant, farniente, pâtes, dodo en attendant le jour J....

A l'entrée du village.

Je récupére mon dossard n° 177....

...parmis les 13000 autres.

Les divers stands de retraits de dossards alignés.

Jolie machine.

Ben quoi, on peut rêver non !!

Panneau d'affichage des messages des participants...

...où j'ai laissé le mien.

Ce coup-ci, c'est bien le jour J.
Personnellement, un jour encore plus particulier puisque c'est la der des der. Après 7 participations depuis 2008, je termine par cette 22° édition, la 8 ème pour moi. J'avais commencé par Pau - Hautacam et je termine par Pau - Hautacam, comme un signe...
Après un réveil vers 4h45, avec Marielle et ma mère, nous partons en direction de Pau et de la place Verdun pour un départ à 7h pour le 1° sas dont je fais parti. Vers 6h30, je me présente sur la ligne où prés de 10000 participants sur les 13000 inscrits, sont présents dans les 12 sas malgré le mauvais temps annoncé. 83 pays des 5 continents sont représentés avec plus de 600 féminines, ce qui est un record pour l'épreuve.
A 7h, c'est enfin le départ pour le 1° sas et je dis "a tout à l'heure" à Marielle et ma mère. Les sas derrière moi partirons toutes les 8 minutes, ce qui représente 1h40 entre le départ du 1° et celui du dernier.
Comme d'habitude, ça part vite et je ne cherche pas à suivre car le parcours est "casse-patte" jusqu'au pied du Tourmalet avec pas moins de 5 bosses majeures à plus de 2 kilomètres dont 2 classées en 3° catégorie. Le temps couvert reste sec et nous avons même droit à quelques rayons de soleil dans la plaine d'Ossun. Jusqu'à Sainte-Marie de Campan, je reste bien calé dans un groupe et nous attaquons le Tourmalet avec la bruine. Au dessus de Gripp c'est le brouillard qui nous attend confirmant les prévisions météo annoncées mauvaises sur les montagnes. Sans puiser, je monte sur un rythme correct. A La Mongie, la bruine se transforme en pluie et c'est avec 9° au compteur que j'atteins le sommet en 1h27' soit un peu moins de 12 de moyenne. Un gendarme nous annonce 7°. La pluie se renforce et c'est sous l'orage et des trombes d'eau que nous attaquons la descente dans un brouillard épais. J'ai l'avantage de connaitre la route par coeur et malgré le froid qui commence à nous transpercer, je file bon train. Personne ne me double et je remonte un paquet de concurrents. A Baréges, l'orage remontait de la vallée, a cessé. ( Après la course, j'ai appris qu'avec cet orage, la température était descendu à 4° au sommet pour ceux qui étaient derrière nous.)
C'est avec joie que nous retrouvons un semblant de chaleur en traversant Luz-Saint-Sauveur avant de filer dans les gorges de Pierrefitte. Un groupe se forme d'une dizaine au début puis d'une vingtaine en arrivant dans la vallée d'Argelès. A l'intersection de Lau-Balagnas, au pied d'Hautacam, sous le soleil retrouvé, une foule nombreuse en partie composée des accompagnants, nous acclame et cela fait chaud au coeur. J'entend mon prénom à plusieurs reprises; ma chérie et mes parents sont là....çà me booste ! Dans l'attaque d'Hautacam, la ligne droite qui monte au village d'Ayros-Arbouix est une haie de spectateurs et nous nous retrouvons dans les mêmes conditions que les pros à nous faufiler entre les drapeaux sous les cris de la foule...vraiment sympa avant d'en "chier" dans le dernier gros morceau.
Passé l'euphorie, je ne m'occupe plus de mes compagnons de route et je gère ma montée avec les moyens et le potentiel du moment. A 5 kms du sommet, un orage nous tombe à nouveau sur la tête, décidément ! Je serre les dents dans les pentes à 10 % jusqu'à 2 kms du sommet où la pente s'adoucit et je finis en profitant au maximum de mes derniers tours de pédale en compétition. Je sprinte même sur la ligne d'arrivée et malgré le froid et le brouillard, une chaleur morale m'envahit comme une énorme satisfaction d'un devoir accompli, un devoir fait d'objectifs que je me suis fixé au fil de mes nombreuses sorties et cyclosportives depuis 7 ans et qui s’achèvent là, à ce moment précis sur ce plateau d'Hautacam, avec cette fierté de n'avoir jamais abandonné....oui, je crois qu'une petite larme a même coulée....tellement de sacrifices mais aussi tellement de plaisirs que finir sur une bonne note est le plus beau cadeau que le destin pouvait me faire pour tourner une page et passer à autre chose...
Après une montée en 1h18, soit un peu plus de 10 de moyenne, je regarde le panneau qui indique que je suis le 610° à franchir la ligne. Plus tard, j'apprendrais que je fais au final 860° sur 9876 partants et 8453 arrivants en 6h19'15'' soit 23.41 kms/h de moyenne et dans ma catégorie 79° sur 1209 arrivants. Ce qui n'est pas mal pour un nouveau cinquantenaire.
Après une pause au ravitaillement de l'arrivée où je retrouve Christophe, l'ami du frère à Marielle, je ne m'attarde pas et je me dirige vers la descente avec 12° au compteur du vélo mais avec les affaires mouillées, ce qui accentue l'impression de froid. L'orage s'est décalé et je descend au sec par la même route où je croise des milliers de concurrents en train d'en "chier". Je ne vais pas dire que je prend plaisir mais... chacun son tour ! Arrivé en bas je me dirige vers le village-arrivée situé à Lau-Balagnas où un tapis nous attend pour recevoir la médaille sous les applaudissements de Marielle, mes parents et des enfants venus entre-temps. Que du bonheur !! Avant de prendre le repas d’après-course, je vais vite me changer tellement je grelotte. Enfin, des affaires sèches ! Je rejoins la famille et nous passons un petit moment sur place avant de reprendre le chemin de la maison où un bon whisky m'attend ! Et ho, terminé ! place à d'autres plaisirs !

Et maintenant, il est temps de passer à autre chose car la saturation commençait à peser. Le vélo fera toujours partie de ma vie, c'est une évidence mais là, je vais pouvoir me reconsacrer au principal, l'amour, la famille, l'amitié et tout ce que j'ai mis de coté pendant ces 7 belles années.
Sans regrets, sans remords, que des bons souvenirs...et qui sait, peut-être qu'un jour.....